Qui dit "journal intime" dit, par définition "intimité" (La Palice !.... tiens je ne l'aurais jamais écrit comme ça celui-là, ce n'est pas une lapalissade ! ;-)...)...
Si on recherche des synonymes de ce mot "intimité", on va trouver des
mots comme "secret", "confiance", "vie privée", "refuge",
"sanctuaire"...... et là encore, par définition, un sanctuaire est un
endroit sacré qui ne se profane pas.
Ecrire un journal intime, quel
qu'en soit le support, c'est laisser libre cours à ses pensées sans
aucune censure, c'est s'exprimer en toute liberté sans se juger et sans
la peur d'être jugée.
J'ai eu un journal intime, je lui confiais mes joies et mes peines,
mes émotions et mes sentiments, mes coups de blues et mes regrets, je
déchargeais dans ses pages ma colère... et ma haine... je me défoulais,
je me libérais de ce qui pesait trop lourd... je lui confiais mes rêves
et mes espoirs...tout ce que je n'osais pas dire ailleurs.
La citation que j'écrivais à l'ouverture de ce blog a toute sa place en incipit d'un journal intime : "Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l'écrire" (Jacques Derrida)
Cela me faisait du bien, cela me soulageait... mais je n'avais
surtout pas envie de partager ces écrits avec quiconque ! C'était mon
secret !
Je n'ai jamais écrit dans l'espoir ni dans le but d'être lue !
Lire
le journal intime de quelqu'un, si celui-ci n'a pas été donné
publiquement à lire, si on n'en a pas reçu l'autorisation, c'est pour
moi comme un "viol".
Je sais bien que l'on peut confier à son journal un profond malaise,
que l'on peut lui confier des choses graves, mais si une personne "viole
notre intimité" en lisant ce journal et vient nous en parler après
(même avec diplomatie, de façon plus ou moins détournée pour ne pas
faire savoir que...) je ne suis pas persuadée que cela incitera à en
parler plus facilement... Le doute va s'installer dans notre esprit et
la confiance risque d'être trahie à jamais... On n'a pas forcément envie
de parler de ce que l'on confie à son journal...
Je crois pouvoir dire qu'à l'époque où je tenais un journal... il a
été... "violé"... j'emploie ce mot pour la troisième fois, un mot fort,
je n'en trouve pas d'autre, c'est ainsi que je l'ai ressenti à ce
moment-là... c'était interdit, c'était privé, c'était mon jardin secret
!!! Elle n'avait pas le droit de faire ça !... La colère, l'humiliation,
la rage m'ont fait détruire ce journal !... Comme un sentiment de
vengeance, mais vengeance envers qui ?... La personne que je soupçonne
de l'avoir fait (ma mère !) ne m'a jamais rien dit (une tierce personne
s'en est "aimablement" chargée), mais les doutes que cela a provoqués,
les conséquences ont été pour moi d'une importance capitale !...
Aujourd'hui encore, j'avoue que je suis toujours incapable de dire
comment j'aurais réagi si elle m'en avait parlé, je suis toujours
incapable de dire si je l'aurais souhaité ou non !... Je me dis que non,
sinon les soupçons que j'ai eus à l'époque auraient dû me permettre
d'aborder moi-même le sujet avec elle, et je ne l'ai jamais fait... je
n'ai jamais pu le faire... et je ne peux malheureusement plus le faire
!... Quant à ma mère, elle a peut-être trouvé ainsi le seul moyen de
m'aider sans avoir à avouer qu'elle avait trahi ma confiance ? Alors
avait-elle vraiment trahi ma confiance à ce moment là ? Dois-je lui
reprocher, malgré tout ce que j'en ai dit, d'avoir franchi les limites
de ma vie privée ?
Alors... a-t-on le droit de lire le journal intime de son enfant ? Je
ne sais pas !... J'ai envie de dire non... je voudrais dire non ! Je
persiste à dire non !....
Avec le temps, je me suis toujours dit que j'avais bien fait de
déchirer ce journal, qu'il n'y avait rien de bon à l'intérieur... Ce que
j'en pense aujourd'hui ? Avec le recul, je crois que je regrette de
l'avoir supprimé car ce sont les seuls souvenirs qui me seraient restés
de ce passé que je sens si vide... peut-être aurais-je pu y trouver les
réponses qui me manquent tant !
Source: canalblog, pensées, 11 décembre 2009.
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