Raoul Razorbak
me rappela quelques semaines plus tard. Il avait hâte de me voir. Sa
voix était étrange et il paraissait en proie à une vive émotion.
Pour une fois, il me fixa rendez-vous non pas au Père-Lachaise mais
chez lui, dans son appartement.
Ce fût à peine si
je le reconnus quand il m’ouvrit la porte. Il avait encore maigri
et arborait l’expression que j’avais appris à reconnaître chez
les schizophrènes de l’hôpital.
- Ah ! Michael, enfin !
Il me désigna un
fauteuil en me conseillant de m’y caler confortablement. Son exposé
allait me surprendre.
Aurait-il obtenu des
résultats inattendus dans ses recherches sur l’hibernation des
marmottes ? Mais en quoi me concerneraient-ils ? J’étais médecin,
pas biologiste.
- As-tu entendu parler de l’attentat dont a été victime le président Lucinder ?
Bien sûr que j’en
avais entendu parler. Nul dans le pays n’aurait pu y échapper. La
presse, la télévision, la radio en avaient fait leurs gros titres.
Notre chef d’État avait été abattu à bout portant à l’occasion
d’un bain de foule à Versailles. Les meilleurs spécialistes
l’avaient tiré d’affaire in extremis. En quoi cet incident
était-il lié à l’agitation de mon ami ?
- Dès le lendemain, le président Lucinder a chargé son ministre de la Recherche de…
Il s’arrêta net
et m’empoigna :
- Suis-moi.
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